
Difficulté : Facile
Préparation : Rapide
Quantité : Pour 2 à 3 personnes, en accompagnement d'un curry
Le ćapātī, écrit plus communement chapati, est un pain, si ce n'est le pain, des cuisines indiennes et pakistanaises. Il est parfois appellé "roti", qui est le mot de base en hindi pour dire "pain".
Ses origines sont difficiles à retracer et, si la première mention écrite du mot date du XVIème siècle, ce pain est très probablement bien plus ancien que ça. Au vu de ses ingrédients, c'est même potentiellement une des toutes premières préparations alimentaires de l'histoire du sous continent indien, et il pourrait dater de plusieurs millénaires. Le terme viendrait du sanskrit "चर्पटी (charpaṭī)" ou du marathi "चापट (chapat)" qui veulent tous les deux dire "plat" ou "applati". Le terme marathi pourrait aussi signifier "frapper avec le plat de la main", ce qui n'est pas sans évoquer la méthode de préparation traditionelle. Cette dernière consiste à frapper rapidement le pâton, en le passant d'une main a l'autre avec une mouvement rotatif, pour lui donner sa forme finale. Autant dire que je serai absolument incapable de faire pareil, alors pour moi ce sera plutôt rouleau à pâtisserie.
Il est composé d'eau et d'"atta", une farine de blé complète particulière, qui est apparement moulue plus finement que nos farines complètes européennes. C'est pour ça que pour avoir un rendu similaire en France, il vaut mieux mélanger de la farine complète avec un peu de farine blanche. On y ajoute ensuite optionnellement du sel, et encore plus optionnellement de l'huile. En recouvrant le pâton applati de ghee, du beurre clarifié, et en le repliant sur lui même plusieurs fois, on obtient un autre pain indien appelé "paratha" qui est, comme on peut s'en douter, plus feuilleté. On pourra rétorquer que le paratha utilise souvent de la farine blanche plutôt que de la farine complète, mais les règles de fabrications des pains indiens sont tout sauf strictes et plusieurs versions coexistent souvent.
Le chapati est devenu célèbre en 1857, pour tout féru d'Histoire du coin en tout cas, puisqu'il est l'acteur principal de la conspiration des chapatis. Des gardiens de villages s'étaient mis a distribuer ces pains aux villages alentours d'une manière exponentielle. Le phénomène avait pris une telle proportion que tous les villages de la vallée du Gange avaient été atteints en dix jours, ce qui était plus rapide que la poste britannique de l'époque et avait beaucoup inquiété les colons. Si rien ne permet efficacement de faire le lien avec la révolte des cipayes un peu plus tard, beaucoup pensent que la conspiration en a été un évenement déclencheur et qu'elle a participé plus ou moins directement aux débuts du mouvement d'indépendance indien.
Bien sûr, le chapati n'est pas un plat en soit et il sert plutôt d'accompagnement à des plats en sauce ou des daals. On le roule d'ailleurs en genéral en cornet avant de s'en servir comme une sorte de cuillère pour piocher dans le plat. Quoi que, il existe des ćapāti avec du fromage ou encore un mélange de radis et de curcuma ajoutés à la pâte pour en faire des versions qui se suffisent a elles-mêmes, sans parler des variantes fourrées aux légumes et aux épices.

Des chapatis roulés en cornet. On aperçoit la séparation des deux fines couches liée au gonflement du pain.
Personnellement si j'adore cette texture de simili-crêpe à la farine complète, principalement parce qu'elle me rapelle les galettes de ble noir bretonnes, je sais que ce pain n'est pas forcement du goût de tout le monde en Occident. Ici on va clairement lui préférer le naan, alors qu'il est moins commun traditionnellement et qu'il accompagne à mon goût moins bien la majorité des curry.
Le ćapāti s'est répandu également en même temps que la diaspora indienne, et on en retrouve des versions en Afrique de l'Est, dans les Caraïbes et jusqu'aux Maldives où il sert traditionnellement de petit déjeuner en accompagnant le mas huni, un mélange pimenté de poisson et de noix de coco.
Ingrédients
- 100 g de farine de blé complète
- 20 g de farine de blé blanche
- 50 cl d'eau
- ½ càc de sel
Réalisation
- Mélanger les farines et le sel.
- Y adjoindre l'eau et bien mélanger à la main, en appuyant régulièrement avec le poing. La pâte doit être souple et élastique, alors ajouter un peu d'eau ou un peu plus de farine si besoin.
- Séparer la pâte 6 boules de taille équivalente.
- Etaler chaque boule sur environ 1 à 2 mm maximum d'épaisseur. Si besoin, les redécouper en cercles à l'aide d'un petit saladier.
- Dans une poêle à crêpes sur feu vif, faire cuire chaque disque de pain en les retournant régulièrement toutes les 20 secondes jusqu'à ce que les deux côtés soient bien cuits et que le pain soit gonflé. Avec une gazinière, on peut aussi finir de les cuir sur la flamme pour qu'ils gonflent encore mieux. Quoi qu'il arrive, ils vont dégonfler, c'est normal.
- Servir en recouvrant optionnellement les pains de ghee.

Apanē bhōjana kā ānanda lēṁ
("Que notre nourriture nous procure de la joie", à peu de choses près je crois)
Source : Comme les recettes précédentes de cette catégorie, le blog de Pankaj qui donne des indications certes un peu sommaires ici mais efficaces.
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